Le 17 septembre, la Réserve Fédérale américaine a diminué l’objectif de taux des fonds fédéraux de 0.25%, avec un objectif désormais fixé entre 4% et 4.25%.
Cette baisse, intégralement anticipée par les marchés depuis plusieurs semaines, est la première baisse en 2025.
Mais ce n’est probablement pas la dernière puisque le scénario central de la FED est de baisser encore les taux à deux reprises en 2025.
Ce scénario correspond d’ailleurs aux anticipations de marché et est donc déjà intégralement incorporés dans les taux longs qui ont plutôt remonté depuis l’annonce de baisse des taux directeurs mercredi soir.
Pourquoi la baisse intervient-elle maintenant ?
Cette baisse des taux directeurs américains intervient alors que l’inflation est au-dessus de 3% soit largement au-dessus de l’objectif de 2% et que le taux de chômage reste bas à 4.3 %, proche du plein emploi. En revanche, les créations d’emploi ont été massivement revues à la baisse cet été pour l’ensemble de l’année et les derniers chiffres de création d’emplois sont très faibles avec une économie américaine qui détruit des emplois dans de nombreux secteurs économiques. Cette nouvelle donne révélée au cœur de l’été et confirmée en septembre pousse la FED à agir et à signaler un probable nouveau cycle de baisse des taux.
Le marché anticipe désormais des fonds fédéraux en dessous de 3,15 % mi-2026 et sous les 3% fin 2026.
Sans mouvement sur les taux de la BCE, cela réduirait considérablement l’écart de taux d’intérêts des deux banques centrales, ce qui alimente la baisse du dollar sur le marché des changes.
S’agit-il vraiment du début d’un cycle de baisse des taux américains ?
Si les mauvais chiffres de l’emploi sont confirmés au cours des prochains mois, et que les tarifs n’ont qu’un effet temporaire sur la hausse de l’inflation comme le suggère Jerome Powell, les baisses de taux aux Etats unis pourraient être assez régulières dans les prochains mois.
A cette nouvelle réalité économique se rajoute le facteur politique.
L’administration Trump dit ouvertement vouloir des baisses de taux plus rapides et plus massives et tente de placer à la FED des personnalités plus alignées avec cette stratégie.
Sans ingérence du pouvoir politique, une inflation persistante ou des statistiques moins alarmantes sur le marché de l’emploi entraineront sans aucun doute une pause voire une remise en cause dans ce cycle annoncé de baisse des taux.
Et ne nous y trompons pas, la perception par les investisseurs que la FED pourrait prendre ses décisions de politique monétaire au service du pouvoir politique en ignorant de mauvais chiffres d’inflation aurait à plus ou moins brève échéance des conséquences désastreuses sur le niveau des taux longs soit l’effet inverse de celui recherché par l’administration américaine.
L’incertitude demeure donc mais le biais est résolument baissier et la possibilité d’une hausse des taux américains a littéralement disparu de la communication de la FED.






